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Les pièges de Satan
Le
conflit qui se livre entre Jésus-Christ et Satan depuis bientôt six mille ans
touche à son terme. Aussi Lucifer redouble-t-il d’énergie dans sa tentative
de faire échouer l’œuvre du Sauveur en faveur de l’homme. Retenir les âmes
dans les ténèbres et l’impénitence jusqu’ à ce que le ministère
sacerdotal de Jésus prenne fin et qu’il n’y ait plus de sacrifice pour le péché,
tel est son objectif. Quand
son activité ne rencontre point d’obstacles, quand le monde et I’Eglise
sont indifférents, toute appréhension le quitte ; en effet, il ne court aucun
danger de perdre ceux qui n’aspirent qu’à faire sa volonté. Mais dès que
la question des choses éternelles est posée et que des personnes commencent à
se demander : “ Que faut-il que je fasse pour être sauvé ? ” il accourt
pour s’opposer au Seigneur et contrecarrer l’influence du Saint-Esprit. Les
Ecritures nous apprennent qu’un jour, alors que les anges de Dieu étaient
venus se présenter devant le Seigneur, Satan “ vint aussi au milieu d’eux
” (Job 1 : 6 ), non pour se prosterner devant le Roi du ciel, mais pour
intriguer contre les justes. Dans la même intention, il se rend là où l’on
se réunit pour adorer Dieu. Quoique invisible, il s’emploie activement à
imposer ses suggestions aux adorateurs. En habile général, il dresse ses plans
à l avance. Pendant que le messager de Dieu sonde les Ecritures, il prend note
du sujet qui sera traité. Il use alors de toute son habileté et de toute sa
ruse pour diriger les circonstances de maniere que ceux qu’il séduit sur ce
point précis ne reçoivent pas le message de Dieu. Celui qui en a le plus
besoin sera retenu par quelque affaire pressante, ou empêché d’une autre
manière d’entendre les vérités qui seraient pour lui une “ odeur de vie
donnant la vie ” . D’autre
part, voyant les serviteurs de Dieu souffrir des ténèbres spirituelles qui
enveloppent le monde et demander à Dieu la grâce et la puissance nécessaires
pour rompre le charme de l’indifférence, de l’insouciance et de
l’indolence, il met en jeu ses artifices avec un redoublement de zèle. Il
incite les hommes à émousser leurs sens par l’appétit ou par quelque autre
vice, les rendant ainsi incapables d’entendre les
avertissements dont ils ont le plus pressant besoin. Satan
sait fort bien que tous ceux qu’il peut amener à négliger la prière et l’étude
de la Parole de Dieu succomberont à ses assauts. Aussi invente-t-il toute espèce
de distractions. Il y a toujours eu des gens qui, tout en professant la piété,
se sont fait une spécialité de critiquer le caractère, les croyances des
personnes dont ils ne partagent pas les opinions. Ces accusateurs des frères
sont les meilleurs collaborateurs de Satan. Ils sont nombreux et, quand Dieu est
à l’œuvre, ils se montrent d’autant plus actifs. Ils tordent et discréditent
les paroles et les actes de ceux qui aiment la vérité et conforment leur vie
à ses exigences. Ils traitent d’égarés ou de séducteurs les serviteurs de
Dieu les plus fervents et les plus désintéressés. Ils font leur affaire de dénigrer
les mobiles de toute action noble et sincère, de répandre des insinuations et
de jeter la suspicion dans les âmes candides. Tout moyen leur est bon, pour
faire paraître faux et pernicieux ce qui est bon et recommandable. Mais
il n’y a pas lieu de se méprendre à leur sujet : “ Vous les reconnaîtrez
à leurs fruits.” (Matthieu 7 :
16.) Il est facile de voir qui est leur père, de quel exemple ils
s’inspirent, et de qui ils sont les collaborateurs, car leur travail ressemble
parfaitement à celui de Satan, le grand calomniateur, “ l’accusateur de nos
frères ” (Apocalypse 12 : 10). Pour
égarer les âmes, le séducteur en chef ne manque pas d’agents prêts à répandre
toutes les erreurs imaginables. Il engendre diverses hérésies adaptées au goût
et aux aptitudes des personnes dont il désire consommer la ruine. Sa tactique
est de faire entrer dans 1’Eglise
des inconvertis qui y sèmeront le doute et l’incrédulité, entravant ainsi
ceux qui désirent voir progresser l’œuvre de Dieu et progresser avec elle.
Des personnes qui n’ont pas une foi réelle en Dieu ou en sa Parole
souscrivent à quelques principes de la vérité, passent pour chrétiennes et réussissent
à faire prendre leurs erreurs pour des doctrines scripturaires. L’idée
selon laquelle ce que l’on croit a peu d’importance constitue l’une des
plus dangereuses séductions de Satan. Il sait que la vérité sanctifie celui
qui la reçoit avec Amour ; c’est pourquoi il s’efforce constamment de la
remplacer par de fausses théories, par des fables, par un autre Evangile. Dès
l’origine, les serviteurs de Dieu ont dû lutter contre de faux docteurs qui
étaient non seulement des hommes vicieux, mais des propagateurs d’idées
fausses et dangereuses. Elie, Jérémie, Paul se dressèrent avec une fermeté
inflexible contre les docteurs qui détournaient les hommes de la Parole de
Dieu. Le libéralisme qui n’attache aucune importance à la pure doctrine ne
trouvait pas grâce aux yeux de ces saints champions de la vérité. Les
interprétations vagues et fantaisistes des Ecritures, les nombreuses théories
contradictoires qui ont cours dans le monde chrétien et jettent la confusion
dans les esprits, sont l’œuvre de notre grand adversaire. La discorde et les
divisions qui séparent les églises chrétiennes sont dues en grande partie à
la coutume de tordre les Ecritures pour y trouver des arguments destinés à étayer
quelque théorie favorite. Au lieu d’étudier la Parole de Dieu avec soin et
humilité pour y chercher la connaissance de la volonté de son auteur, beaucoup
de gens n’y cherchent que des choses bizarres ou originales. Pour soutenir des
doctrines erronées ou des pratiques non chrétiennes, ils prennent des passages
de 1’Ecriture détachés de leur contexte en se bornant parfois à en citer un
demi-verset, alors que la suite du texte donnerait une tout autre idée. Imitant
la ruse du serpent, ils se retranchent derrière des déclarations décousues
qui semblent confirmer leurs prétentions charnelles. Plusieurs tordent ainsi
volontairement la Parole de Dieu. D’autres, qui sont doués d’une vive
imagination, s’emparent des figures et des images de la Bible et les interprètent
à leur fantaisie sans se mettre en peine du fait que 1’Ecriture est son
propre interprète, quitte à donner leurs rêveries pour les enseignements de
la Parole de Dieu. Quiconque
entreprend l’étude des Ecritures sans humilité d’esprit et sans
disposition à se laisser instruire, détournera de leur vrai sens les passages
les plus simples et les plus clairs aussi bien que les plus difficiles. Les
docteurs de Rome, choisissant les textes de la Bible qui répondent le mieux à
leur but, les interprètent à leur gré, puis les présentent à leurs
ouailles, tout en leur interdisant d’étudier les saints Livres pour eux-mêmes.
Il faut livrer au peuple la Bible tout entière, telle que Dieu l’a donnée ;
il serait préférable de le laisser sans instruction religieuse que de lui
donner un enseignement falsifié. Les
Ecrits sacrés sont destinés à être le guide de quiconque désire connaître
la volonté de son Créateur. C’est Dieu qui a donné à l’homme la “
parole certaine des prophètes ” ; les anges et Jésus-Christ en personne sont
venus sur la terre pour faire connaître à Daniel et à Jean “ les choses qui
doivent arriver bientôt ” . Les questions importantes qui concernent notre
salut n’ont pas été laissées dans le vague, ni enveloppées de mystère.
Elles n’ont pas été révélées de façon à intriguer et à égarer celui
qui cherche réellement la vérité. Le Seigneur dit par le prophète Habakuk :
“ Ecris la prophétie : grave-la sur des tables, afin qu’on la lise
couramment.” (Habakuk 2 : 2.) La
Parole de Dieu est claire pour tous ceux qui l’étudient avec un esprit de prière.
Toute âme réellement honnête parviendra à la connaissance de la vérité.
“ La lumière est semée pour le juste. ” (Psaume 97 : 11.) Aucune Eglise ne peut avancer dans la
sainteté tant que ses membres ne recherchent pas la vérité comme on cherche
un trésor caché. Au
cri de “ largeur chrétienne ” une foule de gens aveuglés se jettent dans
les pièges d’un adversaire
infatigable. Dans la mesure où celui-ci réussit à substituer des spéculations
humaines à la Parole de Dieu, la loi divine est supplantée, et, tout en se
disant libres, les Eglises sont esclaves du péché. Les
recherches scientifiques ont fait la perte d’un grand nombre de personnes.
Dieu a permis que, par les découvertes faites dans les sciences et dans les
arts, un torrent de lumière se répande sur le monde. Mais si Dieu ne les guide
pas dans leurs recherches, les plus puissants génies eux-mêmes se perdent en
voulant chercher les rapports existant entre la science et la révélation. Les
connaissances humaines, tant dans le domaine matériel que dans le domaine
spirituel, sont partielles et imparfaites ; il s’ensuit que plusieurs sont
incapables de faire concorder leurs notions scientifiques avec les Ecritures.
Bien des gens qui ont accepté de simples théories, de pures hypothèses, pour
des faits scientifiques, s’ imaginent que leur “ science faussement ainsi
nommée ” est la pierre de touche par laquelle il faut éprouver la Parole de
Dieu. Et comme le Créateur et ses œuvres dépassent leur intelligence et
qu’ils ne peuvent les expliquer par les lois de la nature, ils en concluent
que l’histoire sacrée n’est pas digne de créance. Ceux qui doutent de la véracité
des récits de l’Ancien et du Nouveau Testament font trop souvent un pas de
plus : ils en viennent à douter de l’existence de Dieu et attribuent à la
nature la puissance de 1’Etre suprême. Leur ancre lâchée, ils vont se
briser contre les récifs de l’incrédulité. C’est
ainsi que beaucoup, séduits par le diable, errent loin de la foi. Les hommes
ont voulu être plus sages que le Créateur. La philosophie humaine a tenté de
sonder et d’expliquer des mystères qui ne seront jamais dévoilés au cours
des siècles éternels. Si les gens voulaient se borner à étudier et à
comprendre ce que Dieu a révélé touchant sa personne et ses desseins, ils
obtiendraient une telle vision de la gloire, de la majesté et de la puissance
de Jéhovah, qu’écrasés par leur petitesse, ils se contenteraient de ce qui
a été révélé pour eux et pour leurs enfants. Un
chef-d’œuvre de Satan en fait de séduction, c’est sa façon d’entraîner
les hommes à la recherche de choses que Dieu ne nous a pas fait connaître, et
qu’il ne veut pas que nous comprenions. C’est ainsi que Lucifer a perdu sa
place dans le ciel. Commençant par être mécontent de ce que Dieu ne lui révélait
pas tous ses desseins, il finit par négliger entièrement ce qui lui était révélé
touchant sa mission et la haute position qui lui était assignée. Inoculant son
dépit aux anges qui étaient sous ses ordres, il consomma leur perte . Il
s’efforce maintenant de communiquer le même esprit aux hommes, et les pousse à méconnaître les commandements de Dieu les plus formels. Ceux
qui ne sont pas disposés à recevoir les vérités claires et précises de la
Parole de Dieu sont constamment à la recherche de fables agréables capables de
calmer leur conscience. Moins ces doctrines sont spirituelles, moins elles
exigent de renoncement et d’humilité, plus grande est leur vogue auprès des
gens qui rapetissent leurs facultés intellectuelles pour satisfaire leurs désirs
charnels. Trop sages à leurs propres yeux pour sonder les Ecritures avec
humilité et prière afin d’obtenir les lumiéres d’en haut, elles n’ont
rien pour les protéger contre l’erreur, et Satan est prêt à satisfaire
leurs aspirations en leur offrant ses sophismes au lieu de la vérité. C’est
ainsi que la papauté a réussi à dominer les esprits. Et les
protestants, en rejetant la vérité parce qu’elle renferme une croix,
suivent la même route. Quiconque abandonne la Parole de Dieu pour assurer ses
aises et éviter de faire autrement que tout le monde, finira par tomber dans
des aberrations damnables qu’il prendra pour la vraie doctrine. Ceux qui
rejettent sciemment la vérité accepteront fatalement les hérésies les plus
saugrenues. Tel qui repousse une duperie avec horreur en accueillera une autre
avec empressement. Parlant de certaines personnes qui n’ont pas ouvert “
leur cœur à l’amour de la vérité qui les aurait sauvées ” , l’apôtre
Paul dit : “ Aussi Dieu leur envoie une puissance d’égarement, pour qu’
[elles] croient au mensonge, afin que tous ceux qui n’ont pas cru à la vérité,
mais qui ont pris plaisir à l’injustice, soient condamnés. ” (2
Thessaloniciens 2 : 11,12.) En présence
d’un tel avertissement il convient que nous prenions garde aux doctrines que
nous recevons. Au
nombre des instruments les plus dangereux du grand séducteur, il faut classer
les enseignements trompeurs et les prodiges mensongers du spiritisme. Déguisé
en ange de lumière, il tend ses filets là où l’on s’y attend le moins. Si
on voulait étudier le Livre de Dieu avec de ferventes prières, on ne serait
pas dans l’ignorance en matière de fausses doctrines. Mais dès qu’on
rejette la vérité, on devient un terrain fertile pour les aberrations. Une
autre erreur dangereuse, c’est celle qui nie la divinité de Jésus-Christ,
aussi bien que son existence antérieure à son incarnation. Bien qu’elle
contredise les enseignements les plus positifs du Sauveur touchant ses relations
avec le Père, sa nature divine et sa pré existence, cette théorie est acceptée
par beaucoup de personnes qui professent croire aux Ecritures. On ne peut la
soutenir qu’en “ tordant les Ecritures ” de la façon la plus manifeste.
Non seulement cette doctrine ravale la conception que l’on se fait de l’œuvre
de la rédemption, mais elle sape par la base la foi en la Bible comme révélation
divine. Ce dernier trait la rend d’autant plus dangereuse qu’elle devient
plus difficile à réfuter. Il est, en effet, inutile de discuter touchant la
divinité du Sauveur avec des gens qui
rejettent le témoignage de la Bible. Quelque puissants que soient vos
arguments, ils ne produiront pas d’impression sur eux. “ L’homme animal ne
reçoit pas les choses de l’Esprit de Dieu,, car elles sont une folie pour
lui, et il ne peut les connaître, parce que c’est spirituellement qu’on en
juge. ” (1 Corinthiens 2 : 14.) Aucun
de ceux qui retiennent cette erreur ne peut avoir une juste conception du caractère
ou de la mission du Christ, ni du grand plan de Dieu pour la rédemption de
l’homme. Une
autre erreur subtile et nuisible qui se répand rapidement, c’est celle
d’après laquelle Satan ne serait pas un être personnel, les Ecritures ne
faisant usage de ce nom que pour symboliser les mauvaises pensées et les
mauvais désirs de l’homme. L’enseignement,
si répandu dans le monde chrétien, selon lequel la seconde venue du Seigneur
aurait lieu à la mort de chacun est un piège destiné à faire perdre de vue
sa venue sur les nuées du ciel. Depuis des années, Satan s’affaire à répéter
: “ Voici, il est dans les chambres ” (Matthieu 24 : 26.), et nombre d’âmes
se sont prises et perdues à ce traquenard. La
sagesse selon le monde prétend aussi que la prière n’est pas utile. Des
hommes de science enseignent qu’il ne saurait y avoir d’exaucement à nos
prières vu que cela serait une violation des lois de la nature, un miracle, et
que le miracle n’existe pas. L’univers, disent-ils, est gouverné par des
lois immuables, et Dieu lui-même ne fait rien qui leur soit contraire. Ils
affirment ainsi que Dieu est lié par ses propres lois, comme si l’action des
lois divines était incompatible avec la liberté de Dieu. Un tel enseignement
est en contradiction avec celui des Ecritures. Est-ce que Jésus et ses apôtres
n’ont pas opéré des miracles ? Le même Sauveur compatissant n’est-il pas
encore vivant aujourd’hui, et tout aussi prêt à exaucer les prières de la
foi que lorsqu’il marchait sur la terre, visible aux yeux des mortels ? Le
monde naturel coopère avec le monde surnaturel. Il entre dans le plan de Dieu
de nous accorder, en retour de la prière de la foi, ce que nous
n’obtiendrions pas si nous ne le demandions pas. Les
fausses doctrines et les idées fantaisistes qui s’introduisent dans les églises
de la chrétienté sont légion. Il est impossible d’évaluer les conséquences
néfastes qu’entraîne le déplacement d’un seul jalon posé par la Parole
de Dieu. Peu nombreux sont ceux qui, se hasardant à le faire, s’en tiennent
à ne rejeter qu’un seul point de la vérité. Le plus grand nombre continue
à écarter, l’un après l’autre, tous les principes de la vérité, et
finit par tomber dans l’incrédulité. Maintes
âmes, qui auraient pu être croyantes, ont été poussées dans les rangs du
scepticisme par les erreurs de la théologie populaire. Incapables d’accepter
des doctrines qui outragent leur notion de la justice, de la miséricorde et de
la bienveillance — doctrines qu’on leur donne comme scripturaires — elles
se refusent à recevoir la Bible comme la Parole de Dieu. Or,
c’est exactement là ce que veut Satan. Il ne désire rien tant que d’ébranler
la confiance en Dieu et en sa Parole. Chef de la grande armée de ceux qui
doutent, il travaille avec une énergie sauvage à attirer les âmes dans ses
rangs. Aujourd’hui, le doute est à la mode. Bien des gens nourrissent une
certaine défiance à l’égard de la Parole de Dieu dont ils s’éloignent
parce que, comme son Auteur, elle dévoile et condamne le péché. Ceux qui ne
sont pas disposés à lui obéir font tous leurs efforts pour en détruire Il
y a dans la Bible bien des choses que l’intelligence humaine non éclairée
par la sagesse divine ne peut comprendre, et qui donnent lieu à la critique.
Beaucoup de personnes semblent croire que c’est une vertu de se ranger du côté
du scepticisme et de Cela
dit, il faut reconnaître que l’esprit borné de l’homme n’est pas capable
de comprendre parfaitement les plans et les desseins de l’Infini. Jamais on ne
sondera les profondeurs de Dieu. Que nul ne tente de soulever d’une main présomptueuse
le voile derrière lequel il dissimule sa majesté. “ O profondeur de la
richesse, de la sagesse et de la science de Dieu ! ”
s’écrie l’apôtre. “ Que ses jugements sont insondables, et ses
voies incompréhensibles ! ” ( Romain 11 : 33.)
Ce qu’on peut comprendre des voies de Dieu et de ses mobiles envers
nous, c’est une miséricorde et un amour infinis, unis à sa toute-puissance.
Notre Père céleste ordonne toutes choses avec sagesse et justice : aussi nous
convient-il de ne témoigner ni mécontentement ni méfiance, mais de nous
incliner avec une soumission respectueuse. Il nous révélera de ses desseins
tout ce qui pourra concourir à notre bien ; pour le reste, ayons confiance en
sa main puissante et en son amour. Quoique
Dieu ait donné des preuves suffisantes pour soutenir notre foi, il n’enlèvera
jamais toutes les raisons de ne pas croire. Ceux qui cherchent des échappatoires
en trouveront. Et ceux qui refusent d’accepter la Parole de Dieu et de lui obéir
jusqu’à ce que toutes leurs objections soient levées et qu’aient disparu
tous les prétextes de douter, ne parviendront jamais à la lumière. La
méfiance envers Dieu est le fruit du cœur naturel qui a de l’inimitié pour
Dieu. La foi, en revanche, est un fruit de l’Esprit qui ne prospère que là où
l’Esprit est apprécié. Nul ne peut devenir fort en la foi sans un effort
persévérant. De même, l’incrédulité se fortifie par la culture. Celui
qui, au lieu de méditer les preuves que Dieu lui a données pour fortifier sa
foi, se permet de contester et d’ergoter, s’enfoncera de plus en plus dans
le doute. Or,
ceux qui doutent des promesses de Dieu et se défient des assurances de sa grâce
le déshonorent ; leur influence éloigne les âmes de Jésus au lieu de les
attirer à lui. Arbres stériles, leur vaste ramure intercepte les rayons
solaires et fait péricliter et périr les plantes sous leur ombre glaciale.
L’œuvre de ces douteurs sera un témoignage permanent contre eux. Les
semences de doute et de scepticisme qu’ils ont jetées produiront
infailliblement leur moisson. Ceux
qui désirent honnêtement s’affranchir du doute n’ont
qu’une chose à faire. Au lieu de contester et de raisonner au sujet de
ce qu’ils ne comprennent pas, qu’ils mettent à profit la lumière qui
brille déjà sur leur sentier et celle-ci ira en augmentant. Qu’ils
s’acquittent de tous les devoirs qui leur sont évidents, et ils ne tarderont
pas à comprendre et à accomplir ceux au sujet
desquels ils sont actuellement dans le doute. Satan
peut offrir des contrefaçons assez ressemblantes de la vérité à ceux qui
veulent bien se laisser séduire et qui désirent éviter le renoncement et le
sacrifice. Mais il lui est impossible de retenir sous son empire une seule âme
honnête qui veut à tout prix connaître la vérité. Jésus-Christ est la vérité
et “ la véritable lumière qui, en venant dans le monde, éclaire tout homme
” (Jean 1 : 9). L’Esprit de vérité est venu dans le monde pour
guider les hommes dans toute la vérité. Le Fils de Dieu dit, en effet “
Cherchez, et vous trouverez. ” “ Si quelqu’un veut faire sa volonté, il
connaîtra si ma doctrine est de Dieu. ” (Matthieu 7 : 7 ; Jean 7 : 17.) Les
disciples de Jésus ne se font qu’une faible idée des complots que Satan et
ses suppôts ourdissent contre eux. Mais celui qui siège dans les cieux fera
tout concourir à l’accomplissement de ses profonds desseins. Si le Seigneur
permet que ses enfants passent par la fournaise de l’affliction, cela ne
signifie pas qu’il prend plaisir à leur détresse et à leur souffrance, mais
c’est parce que ces épreuves sont nécessaires à leur victoire finale. Les
mettre à l’abri de toute tentation ne contribue pas à sa gloire, puisque le
but même de leur épreuve est de les rendre capables de résister aux attraits
du mal. Si
les croyants comptent sur les promesses de Dieu, s’ils confessent et délaissent
leurs péchés, et offrent à leur Père céleste des cœurs soumis et contrits,
ni les impies, ni les démons ne pourront enrayer l’œuvre de Dieu ou voiler
sa présence à ses serviteurs. Ils triompheront de toute tentation et de toute
influence adverse, ouverte ou secrète ; car
“ ce n’est ni par la puissance ni par la force, mais c’est par mon
Esprit ” (Zacharie 4 : 6), dit 1’Eternel des armées, que s’accomplira
cette œuvre. “
Les yeux du Seigneur sont sur les justes et ses oreilles sont attentives à leur
prière. ... Et qui vous maltraitera, si vous êtes zélés pour le bien ? ”
(1 Pierre 3 : 12, 13.) Quand
Balaam, ébloui par la perspective d’ une haute récompense, eut tenté par
des enchantements et par des sacrifices à 1’Eternel d’appeler le malheur
sur Israël, et s’aperçut que l’Esprit de Dieu l’en empêchait, ce
prophète infidèle fut contraint de s’écrier : “ Comment maudirais-je
celui que Dieu n’a point maudit ? Comment serais-je irrité quand 1’Eternel
n’est point irrité ? ... Que je meure de la mort des justes, et que ma fin
soit semblable à la leur ! ” Après
un nouveau sacrifice, le prophète apostat s’écria :
“ Voici, j’ai reçu l’ordre de bénir ; il a béni, je ne le révoquerai
point. Il n’aperçoit point d’iniquité en Jacob, il ne voit point
d’injustice en Israël ; l’Eterne1, son Dieu, est avec lui, il est son. roi,
l’objet de son allégresse. ... L’enchantement ne peut rien contre Jacob, ni
la divination contre Israël ; au temps marqué, il sera dit à Jacob et à Israël
quelle est l’œuvre de Dieu. ” ( Nombre 23 : 8, 10, 20,
21, 23 ; 24 : 9.) Une troisième
fois, Balaam fit ériger des autels en vue d’obtenir une malédiction. Mais,
par les lèvres rebelles du prophète, l’Esprit de Dieu fit proclamer la prospérité
de ses élus, et censura la folie et la malignité de leurs ennemis : “ Béni
soit quiconque te bénira, et maudit soit quiconque te maudira ! ” ( Nombre 24
: 9.) Le
peuple d’Israël était alors fidèle à Dieu. Aussi longtemps qu’il lui
resta attaché, il n’y eut ni sur la terre, ni dans les enfers aucune
puissance capable de lui résister. Mais la malédiction que Balaam ne put faire
venir sur le peuple de Dieu, il réussit enfin à la lui attirer en le faisant
tomber dans le péché. Satan
sait très bien que toute la puissance de l’armée des ténèbres ne peut rien
contre l’âme la plus faible qui se cramponne à Jésus-Christ, et que, s’il
l’attaquait ouvertement, il essuierait une défaite. Alors, embusqué avec ses
suppôts, il s’ingénie à faire sortir les soldats de la croix hors de leur
forteresse, prêt à abattre tous ceux qui s’aventureront sur son terrain.
Notre seule sécurité se trouve dans une humble confiance en Dieu et dans une
obéissance intégrale à tous ses commandements. Sans
la prière, nul n’est en sûreté un seul jour ni une seule heure. Supplions
tout spécialement le Seigneur de
nous donner l’intelligence de sa Parole où sont dévoilés les pièges de
Satan, ainsi que les moyens d’y échapper. Le diable est expert dans l’art
de citer les Ecritures et de les interpréter à sa façon pour nous faire trébucher.
Etudions-les donc avec humilité, sans jamais perdre de vue notre dépendance de
Dieu. Tout en nous tenant constamment sur nos gardes contre les artifices du
Malin, répétons avec foi : “ Ne nous laisse pas succomber à la tentation !
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