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Le temps de détresse “ En ce temps-là se lèvera Micaël, le grand chef, le
défenseur des enfants de ton peuple ; et ce sera une époque de détresse,
telle qu’il n’y en a point eu depuis que les nations existent jusqu’a
cette époque. En ce temps-là, ceux de ton peuple qui seront trouvés inscrits
dans le livre seront sauvés. ” (Daniel 12 : 1.) Quand le message du troisième ange aura achevé son œuvre,
la miséricorde divine cessera d’intercéder en faveur des coupables habitants
de la terre. La tâche du peuple de Au moment où il quittera le sanctuaire, les habitants de
la terre seront plongés dans les ténèbres. A cette heure lugubre, les justes
devront vivre devant la face de Dieu sans Un seul ange fit autrefois mourir tous les premiers-nés
des Egyptiens et plongea le pays dans le deuil. Quand David pécha contre Dieu
en faisant le dénombrement du peuple, un seul ange suffit pour produire l’hécatombe
qui frappa Israël. La puissance de destruction exercée jadis sur l’ordre de
Dieu par de saints anges sera, dès qu’il le leur permettra, abandonnée aux
mauvais anges. Il y a maintenant des forces toutes prêtes à répandre la désolation
en tous lieux, et qui n’attendent que la permission de Dieu. On a souvent accusé ceux qui honorent Dieu d’attirer
des fléaux sur l’humanité. A ce moment-là, ils seront considérés comme étant
la cause des effrayantes convulsions de Quand Dieu se fut retiré du milieu de la nation israélite,
ni les sacrificateurs ni le peuple n’en eurent conscience. Livrés à
l’empire absolu de Satan, et esclaves des plus violentes passions, ils ne se
considéraient pas moins comme les favoris du ciel. Les cérémonies suivaient
leur cours dans le temple ; on offrait des sacrifices sur des autels souillés
de crimes, et on invoquait chaque jour la bénédiction du ciel sur un peuple
coupable du sang du Fils de Dieu et assoiffé de celui de ses disciples et apôtres.
L’humanité ne se doutera pas davantage que des décisions irrévocables
auront été prises dans le sanctuaire, que l’Esprit de Dieu se sera définitivement
retiré, et que la destinée du monde aura été scellée pour l’éternité.
On continuera de pratiquer les formes du culte, et une ardeur satanique revêtira
les apparences d’un grand zèle pour le service de Dieu. Alors que le jour du repos sera la principale question
agitée dans la chrétienté, et que les autorités civiles et ecclésiastiques
auront uni leurs forces pour imposer à tous l’observation du dimanche, le
refus obstiné d’une faible minorité de croyants de se soumettre aux
exigences populaires fera d’eux les objets d’une exécration universelle. On
déclarera qu’on ne doit pas tolérer les quelques individus qui résistent à
une institution de l’Eglise et à une loi de 1’Etat ; qu’il est préférable
de les sacrifier plutôt que de plonger des nations entières dans la confusion
et l’anarchie. Il y a dix-huit siècles, “ les chefs du peuple ” se
servaient de ce même.argument contre Jésus. “ Il est de votre intérêt
qu’un seul homme meure pour le peuple, et que la nation entière ne périsse
pas ” (Jean 11: 50), disait l’astucieux Caïphe. Cet argument semblera
concluant. Un décret lancé contre les observateurs du sabbat du quatrième
commandement les déclarera passibles des châtiments les plus sévères et
donnera au public, à partir d’une certaine date, l’autorisation de les
mettre à mort. Le romanisme dans l’Ancien Monde, et le protestantisme apostat
dans le Nouveau adopteront les mêmes mesures envers ceux qui honorent les
statuts de l’Eterne1. Le peuple de Dieu sera alors plongé dans les scènes
d’affliction et d’angoisse que le prophète qualifie de “ temps de détresse
de Jacob ” . “ Ainsi parle l’Eternel : Nous entendons des cris d’effroi
; c’est l’épouvante, ce n’est pas la paix. ... Pourquoi tous les visages
sont-ils devenus pâles ? Malheur !
car ce jour est grand ; il n’y en a point eu de semblable. C’est im temps
d’angoisse pour Jacob ; mais il en sera délivré. ” (Jérémie 30 : 5-7.) La situation du peuple de Dieu en ce temps de détresse
est représentée par la nuit d’agonie passée par Jacob à crier à Dieu de
le délivrer de la main d’Esaü. (Voir Genèse 32 : 24-30.)
Pour avoir extorqué par ruse la bénédiction que son père destinait à
Esaü, Jacob avait dû s’enfuir pour échapper aux menaces de mort proférées
par son frère. Après des années d’exil, sur l’ordre de Dieu, il s’était
mis en route pour rentrer au pays accompagné de ses femmes, de ses enfants et
de ses troupeaux de gros et de menu bétail. Parvenu à la frontière, il fut
frappé de terreur par la nouvelle que son frère, évidemment animé d’un
sentiment de vengeance, venait à sa rencontre à la tête d’une troupe
d’hommes armés. Jacob comprit que, sans armes et sans défense, sa caravane
était, selon toute probabilité, condamnée
à être massacrée. A ce motif d’effroi venaient s’ajouter de cuisants
remords à la pensée que son péché était cause de ce danger. Son unique espérance
résidait dans la miséricorde de Dieu, sa seule arme était la prière. Il ne négligea
néanmoins aucune précaution pour réparer le tort fait à son frère et pour
conjurer le péril qui le menaçait. A l’approche du temps de détresse, le
peuple de Dieu devra faire également tout ce qui est en son pouvoir pour gagner
les bonnes grâces du public, pour désarmer les préjugés et détourner le
danger qui menacera la liberté de conscience. Ayant envoyé sa famille devant lui afin de lui épargner
la vue de son angoisse, Jacob s’isola pour plaider avec Dieu. Il lui confessa
ses péchés, et il reconnut, avec des actions de grâces, les faveurs dont le
Seigneur l’avait comblé. En des termes qui trahissent une profonde
humiliation, il rappela à Dieu l’alliance conclue avec ses pères et les
promesses qui lui avaient été faites, à Béthel, dans sa vision nocturne,
alors qu’il se rendait au pays de l’exil. La crise de sa vie était venue ;
tout ce qu’il possédait était en jeu. Solitaire, Jacob passa la nuit à
prier et à s’humilier. Soudain, une main le saisit par l’épaule. Se
croyant assailli par un ennemi qui en voulait à sa vie, il se défendit avec
l’énergie du désespoir. A l’aube, l’inconnu, usant d’une puissance
surhumaine, appuya sa main sur la hanche du robuste berger qui, momentanément
paralysé, et soudain éclairé, se jeta impuissant et sanglotant sur le cou de
son mystérieux antagoniste. Jacob savait, maintenant, qu’il avait lutté avec
l’ange de l’Alliance. Mais, bien que devenu infirme et en proie à une vive
douleur, il ne renonça pas à son dessein. Assez longtemps les regrets et les
remords l’avaient tourmenté ; il voulait avoir l’assurance de son pardon.
Comme le divin Visiteur semblait se disposer à le quitter, Jacob se cramponna
à lui et le supplia de le bénir. A l’ange qui lui disait : “ Laisse-moi
aller, car l’aurore se lève ”
, le patriarche répondit : “ Je ne te laisserai point aller, que tu ne
m’aies béni ! ” Parole admirable de confiance, de courage et de constance !
Si elle avait été dictée par l’orgueil ou la présomption, Jacob aurait été
instantanément foudroyé ; mais son assurance était celle de l’homme qui,
ayant confessé sa faiblesse et son indignité, a confiance en la miséricorde
d’un Dieu fidèle à son alliance. “ Il lutta avec l’ange, et il fut vainqueur. ” (Osée
12 : 5.) Grâce à son humiliation,
à son repentir et au complet abandon de soi-même, ce mortel, faillible et pécheur,
remporta la victoire dans sa lutte avec la Majesté du ciel. De sa main
tremblante, il s’était saisi des promesses de Dieu, et celui dont le cœur brûle
d’un amour infini n’avait pu rejeter la supplication du pénitent. Comme
preuve de son triomphe, et pour encourager d’autres malheureux à suivre son
exemple, le nom de Jacob, qui rappelait son péché, fut remplacé par un autre,
Israël, qui commémorait sa victoire. Le fait que Jacob fut le plus fort en Satan avait accusé Jacob devant les anges de Dieu, il prétendait
avoir le droit de le faire mourir à cause de son péché. Il avait ensuite
poussé Esaü à marcher contre lui, et, au cours de la longue bataille
nocturne, le tentateur s’était efforcé de décourager le patriarche en lui
rappelant sa transgression et de lui faire abandonner la partie. Certain que,
sans le secours du ciel il était irrémédiablement perdu, Jacob faillit tomber
dans le désespoir. Mais, tout en regrettant sincèrement sa grande faute, il
fit appel à la De même qu’il poussa autrefois Esaü à marcher contre
son frère, ainsi, pendant le temps de détresse, Satan incitera les méchants
à faire périr le peuple de Dieu, qu’il accusera comme il accusa Jacob. Il
considère tous les hommes comme ses sujets. Seul le petit groupe
d’observateurs des commandements de Dieu résiste à son autorité, et, s’il
pouvait les extirper de la terre, son triomphe serait complet. Mais il verra des
anges veiller sur eux, et il en conclura que leurs péchés sont pardonnés ;
seulement il ne saura pas que leur sort a été décidé dans le sanctuaire céleste.
Aussi, connaissant exactement les transgressions dans lesquelles il les a fait
tomber, il les présentera devant Dieu en exagérant démesurément leurs fautes
et en concluant qu’ils méritent, tout aussi bien que lui, d’être exclus du
ciel. Il affirmera que Dieu ne peut pas, en justice, leur pardonner et le détruire,
lui et ses démons. Il les réclamera donc comme lui appartenant et exigera
qu’ils lui soient livrés. Tandis que Satan accusera les enfants de Dieu, il lui
sera permis de les assaillir de ses plus fortes tentations. Leur confiance, leur
foi et leur fermeté seront soumises à rude épreuve. Il s’efforcera de les
terrifier en leur présentant leur cas comme désespéré, et la souillure de
leur péché comme ineffaçable. Il espérera ainsi les faire succomber en
reniant Dieu. Eux, en récapitulant leur passé, seront conscients de leur
faiblesse et de leur indignité, ils ne verront que peu de bonnes choses dans
tout le cours de leur vie, et leur foi sera ébranlée. Bien qu’entouré d’ennemis résolus à l’écraser,
le peuple de Dieu ne sera pas inquiet à cause des persécutions. Il craindra de
ne s’être pas repenti de tous ses péchés et de s’être privé, en raison
de quelque faute, du bénéfice de cette promesse du Sauveur : “ Je te
garderai aussi à l’heure de la tentation qui va venir sur le monde entier,
pour éprouver les habitants de la terre. ” (Apocalypse 3 : 10.)
S’il avait l’assurance de son pardon, il ne reculerait ni devant la
torture, ni devant la mort ; mais il redoutera de perdre la vie par sa propre
faute et de jeter l’opprobre sur le nom de Dieu. De tous côtés, les croyants n’entendent parler que de
complots et de trahisons et verront s’organiser des machinations meurtrières.
Ils éprouveront alors un désir intense de voir la fin du règne de
l’apostasie et de la méchanceté. Et tandis qu’ils supplieront Dieu à cet
effet, ils se reprocheront de n’avoir pas plus de puissance pour contenir la
marée montante du mal. Ils se diront que s’ils avaient toujours employé
leurs facultés au service du Christ, s’ils s’étaient constamment fortifiés,
Satan aurait moins de pouvoir contre Mais, tout en s’affligeant devant Dieu de leurs
nombreux péchés, ils se rappelleront leur repentir et se réclameront de cette
promesse du Sauveur : “ Qu’on me prenne pour refuge, qu’on fasse la paix
avec moi, qu’on fasse la paix avec moi. ” (Esaïe 27 : 5.)
Leur foi ne les abandonnera pas parce que leurs prières ne seront pas
aussitôt exaucées. Malgré une vive souffrance, malgré leur terreur et leur
angoisse, ils ne se relâcheront point dans leurs intercessions. Ils se
cramponneront à la puissance de Dieu de même que Jacob s’attachait à
l’ange ; et ils répéteront avec lui : “ Je ne te laisserai point aller que
tu ne m’aies béni. ” Si Jacob ne s’était pas repenti d’avoir
frauduleusement acquis le droit d’aînesse, Dieu n’aurait pas exaucé sa prière
et ne lui aurait pas sauvé la vie. Il en ira de même dans le temps de détresse.
Alors, si le chrétien, déjà torturé par l’angoisse, voyait se dresser
devant lui des péchés non confessés, il succomberait ; sa foi sombrerait, et
il n’aurait plus assez de confiance pour supplier Dieu de le délivrer. Mais,
en dépit du vif sentiment de son indignité, il n’aura pas de péchés cachés
à confesser ; ses fautes auront déja passé en jugement, et elles auront été
effacées ; il ne s’en souviendra plus. Satan pousse bien des gens à croire que Dieu ne prendra
pas garde à leurs infidélités dans les petites affaires de la vie. Mais, dans
sa façon d’agir avec Jacob,
le Seigneur montre qu’il n’approuve ni ne tolère le mal. Tous ceux qui
tentent d’excuser ou de cacher leurs péchés, ou qui consentent à les
laisser inscrits, non confessés et non pardonnés, sur les registres du ciel,
seront vaincus par le tentateur. Leur conduite est d’autant plus odieuse aux
yeux de Dieu et le triomphe de leur grand adversaire d’autant plus certain,
que leur profession est plus élevée et la position qu’ils occupent plus
honorable. Ceux qui renvoient leur préparation en vue du jour de Dieu ne
pourront l’acquérir ni pendant ni après le temps de détresse. Leur cas est
sans issue. Les soi-disant chrétiens qui devront affronter cet effrayant
conflit sans s’y être préparés confesseront alors leurs péchés avec des
accents de désespoir dont se moqueront les méchants. Comme Esaü et Judas, ils
se lamenteront des conséquences de leurs transgressions, mais non de leur
culpabilité. Comme ils n’abhorreront pas le péché, ils n’auront
pas de réelle repentance. C’est la crainte du châtiment qui les poussera à
confesser leurs fautes. Comme autrefois Pharaon, L’histoire de Jacob nous assure que Dieu ne
rejette pas ceux qui ont été séduits, tentés et entraînés dans le péché,
mais qui reviennent à lui par une conversion véritable. Tandis que Satan
s’efforce de consommer leur ruine, Dieu leur envoie ses anges pour les
consoler et les protéger à l’heure du danger. Les assauts du diable sont
puissants et déterminés, et ses tentations redoutables, mais les yeux du
Seigneur sont sur les siens, et ses oreilles sont attentives à leurs cris. Bien
que la détresse des croyants soit grande et que les flammes de la fournaise
semblent sur le point de les consumer, le grand Epurateur les en fera sortir
comme de l’or éprouvé par le feu. L’amour de Dieu pour ses enfants, aux
jours de leur plus rude épreuve, sera aussi puissant et aussi tendre que dans
leurs jours les plus ensoleillés ; mais il faut qu’ils passent au creuset,
que leur mondanité se consume, et qu’ils réfléchissent parfaitement
l’image du Sauveur. Le temps de détresse et d’angoisse qui est devant nous
exige une foi capable de supporter la fatigue, les délais et la faim ; une foi
qui ne faiblira pas sous l’épreuve. Une période Ceux qui n’exercent que peu de foi maintenant courent
le grand danger de succomber à la puissance des séductions sataniques. Et si même
ils supportent l’épreuve, leur angoisse Nous devons dès maintenant mettre les promesses de Dieu
à l’épreuve. Les anges enregistrent toute prière fervente et sincère. Il
vaut mieux renoncer à ses aises plutôt qu’à la communion avec Dieu. Le dénuement
le plus complet, les plus grandes privations, avec son approbation, sont préférables
aux richesses, aux honneurs, au confort et à l’amitié, sans elle. Prenons le
temps de prier. Si nous nous laissons absorber par nos intérêts matériels au
point de négliger la prière, il peut se faire que le Seigneur estime nécessaire
de nous débarrasser de nos idoles, qu’il s’agisse d’argent de maisons ou
de terres fertiles. La jeunesse ne se laisserait pas séduire par le péché
si elle refusait de se rendre là où elle ne peut demander à Dieu de
l’accompagner de sa bénédiction. Si les messagers qui L’“ époque de détresse telle qu’il n’y en a
point eu ” est imminente. Il nous faudra alors une vie chrétienne que nous ne
possédons pas maintenant, et à laquelle l’indolence C’est maintenant, pendant que notre Souverain
Sacrificateur fait encore propitiation pour nous, que nous devons nous efforcer
de réaliser la perfection qui est en Jésus-Christ. Satan trouve toujours dans
le cœur irrégénéré quelque endroit où il peut se loger. Un désir coupable
caressé donne de la puissance à ses tentations. Jésus n’y céda jamais, pas
même en pensée. Il pouvait dire : “ Le prince du monde vient. Il n’a rien
en moi. ” (Jean 14 : 30.) Jésus
gardait les commandements de son Père ; il n’y avait rien à reprendre en lui.
Telle doit être la condition de ceux qui sont appelés à subsister au temps de
détresse. C’est dans cette vie, par la foi au sang expiatoire du
Sauveur, que nous devons nous séparer du péché. Le Christ nous invite à nous
unir à lui, à joindre notre faiblesse à sa Au cours d’une vision, saint Jean entendit une voix qui
disait : “ Malheur à la terre et à la mer ! car le diable est descendu vers
vous, animé d’une grande colère, sachant qu’il a peu de temps. ”
(Apocalypse 12 : 12.) Les scènes
qui provoquent cette exclamation de la voix céleste sont effrayantes. A mesure
que son temps se raccourcit, Satan redouble de colère, et c’est pendant le
temps de détresse que son œuvre de séduction et de destruction
parviendra à son point culminant. Des phénomènes d’ordre surnaturel apparaîtront bientôt
dans le ciel, qui prouveront la puissance miraculeuse des démons. Les esprits
malins se rendront auprès des rois et Pour couronner le grand drame de la séduction, Satan
lui-même simulera l’avènement du Seigneur que 1’Eglise attend depuis si
longtemps comme la consommation de ses Mais le peuple de Dieu ne se laissera pas mystifier.
Les enseignements de ce faux Christ ne concorderont pas avec ceux des Ecritures.
Il bénira les adorateurs de la bête et de son image, ceux-là même auxquels
1’Eternel sera sur le point de faire boire le vin sans mélange de la coupe de
sa colère. Du reste, Satan ne pourra pas imiter tout l’éclat du
retour du Seigneur. Jésus a prémuni ses disciples contre toute duperie sur ce
point en décrivant clairement le mode de sa venue : “ Il s’élèvera,
dit-il, de faux Christs et de faux prophètes ; ils feront de grands prodiges et
des miracles, au point de séduire, s’il était possible, même les élus. ...
Si donc Seuls échapperont à la redoutable séduction qui
subjuguera le monde ceux qui étudient diligemment les Ecritures et qui ont
l’amour de la vérité. C’est grâce au témoignage de la Parole de Dieu
qu’ils découvriront le séducteur sous son déguisement. L’heure de l’épreuve
sonnera pour tous et le crible de la tentation fera connaître les vrais chrétiens.
Le peuple de Dieu est-il assez enraciné dans la vérité pour pouvoir résister
au témoignage même de ses sens ? Saura-t-il,
au cours de cette crise, s’attacher aux Ecritures et aux Ecritures seules ?
Satan fera tout pour empêcher les fidèles de se préparer à rester
fermes. Il disposera les circonstances de façon à leur barrer la route, à les
absorber par des trésors terrestres, à les charger d’occupations et à
appesantir leurs cœurs par les soucis de la vie, afin que, tel un voleur, le
jour de l’épreuve les prenne à l’improviste. Lorsque les
différents gouvernements de la chrétienté auront promulgué contre les
observateurs des commandements un décret les mettant hors la loi et les livrant
aux Le Seigneur oubliera-t-il son peuple à cette heure suprême
? Oublia-t-il le fidèle Noé,
lorsque ses jugements fondirent sur le monde antédiluvien ?
Oublia-t-il Lot, lorsque “ Sion disait: L’Eternel m’abandonne, le Seigneur
m’oublie ! Une femme oublie-t-elle l’enfant qu’elle allaite ? N’a-t-elle pas pitié du fruit de ses entrailles ?
Quand elle l’oublierait, moi je ne t’oublierai point. Voici, je
t’ai gravée sur mes mains. ” (Esaïe 49 : 14-16.) L’Eternel des armées a dit : “ Celui qui vous touche,
touche la prunelle de mon œil. ” (Zacharie 2 : 8.) On pourra incarcérer les enfants de Dieu, mais les murs
de leurs prisons ne seront pas assez épais pour interrompre la communion de
leur âme avec leur Sauveur. Celui Les jugements de Dieu fondront sur ceux qui veulent
opprimer et anéantir son peuple. Si sa longue patience enhardit les méchants
et les encourage dans la transgression, leur châtiment, pour être différé,
n’en est ni moins certain, ni moins terrible. “ L’Eternel se
lèvera comme à la montagne de Pératsim, il s’irritera comme dans la
vallée de Gabaon, pour faire son œuvre, son œuvre étrange, pour exécuter
son travail, son travail inouï. ” (Esaïe 28 : 21.)
Punir, pour notre miséricordieux Père céleste, est une tâche étrange,
inaccoutumée. “ Je suis vivant !dit le Seigneur, l’Eterne1, ce que je désire,
ce n’est pas que le méchant meure. ” (Ezéchiel 33 : 11.)
Le Seigneur est “ miséricordieux et compatissant, lent à la colère,
riche en bonté et en fidélité. ... [Il] pardonne l’iniquité, la Dès que Jésus n’intercédera plus dans le sanctuaire,
le vin de la colère de Dieu, dont sont menacés les adorateurs de la bête et
de son image et ceux qui reçoivent sa marque (voir Apocalyse 14 : 9, 10) leur
sera versé. Les plaies dont souffrit l’Egypte quand Dieu était sur le point
d’en faire sortir son peuple étaient de même nature que celles ; plus
terribles et plus universelles, qui fondront sur le monde avant la délivrance
finale du peuple de Dieu. Le voyant de Patmos en parle en ces termes : “ Un
ulcère malin et douloureux frappa les hommes qui avaient la marque de la bête,
et qui adoraient son image. ” “ Et [la mer] devint du sang, comme celui d’un mort ;
et tout être vivant mourut, tout ce qui était dans la mer. ” “ Les fleuves
et les sources des eaux ... devinrent du sang. ” Dans la plaie suivante, le pouvoir est donné au soleil
“ de brûler les hommes par le feu ; et les hommes furent brûlés par une
grande chaleur ” (Apocalypse 16 : 2-6, 8, 9). Les prophètes décrivent ainsi
la condition de la terre en ce temps redoutable : “ La terre est attristée ;
... parce que la moisson des champs est perdue. …
Tous les arbres des champs sont flétris... la joie a cessé parmi les
fils de l’homme ! ” “ Les semences ont séché sous les mottes, les
greniers sont vides, les magasins sont en ruines. ... Comme les bêtes gémissent
! Les troupeaux de bœufs sont consternés, parce qu’ils sont sans
pâturage. … Les torrents sont à sec, et le feu a dévoré les plaines
du désert. ” “ Les chants du
palais seront des gémissements, dit le Seigneur, l’Eternel ; on jettera
partout en silence une multitude de cadavres. ” ( Joël 1 : 10-12, 17-20 ;
Amos 8 : 3.) Ces plaies ne seront pas universelles, autrement les
habitants de la terre périraient tous. Elles compteront toutefois parmi les
plus terribles qui aient frappé les mortels. Tous les fléaux dont les hommes
ont souffert avant la fin du temps de grâce ont été mélangés de miséricorde.
Le sang de Jésus offert en leur faveur a toujours préservé les méchants du
juste salaire de leur iniquité; mais sous les plaies finales, la colère de
Dieu sera versée sans pitié. En ce jour-là, des multitudes chercheront l’abri de la
miséricorde divine qu’elles ont si longtemps méprisée. “ Les jours
viennent, dit le Seigneur, l’Eterne1, ou j’enverrai la Le peuple de Dieu ne sera pas à l’abri de la
souffrance ; mais bien que persécuté et angoissé, dénué de tout et privé
d’aliments, il ne sera pas abandonné. Le Dieu qui, a pris “ Le figuier ne fleurira pas, la vigne ne produira rien,
le fruit de l’olivier manquera, les champs ne donneront pas de nourriture ;
les brebis disparaîtront du pâturage, et il n’y aura plus de bœufs dans les
étables. Toutefois, je veux me réjouir en l’Eterne1, je veux me réjouir
dans le Dieu de mon salut. ” (Habakuk 3 : 17, 18.) “ L’Eternel est celui qui te garde, l’Eterne1 est
ton ombre à ta main droite. Pendant le jour le soleil ne te frappera point, ni
la lune pendant la nuit. L’Eternel te gardera de tout mal, il gardera ton âme.
” (Psaume 121 : 5-7.) “ C’est
lui qui te délivre du filet de l’oiseleur, de la peste et de ses ravages. Il
te couvrira de ses plumes, et tu trouveras un refuge sous ses ailes ; sa fidélité
est un bouclier et une cuirasse. Tu ne craindras ni les terreurs de la nuit, ni
la flèche qui vole de jour, ni la peste qui marche dans les ténèbres, ni la
contagion qui frappe en plein midi. Que mille tombent à ton côté, et dix
mille à ta droite, tu ne seras pas atteint de tes yeux seulement tu regarderas,
et tu verras la rétribution des méchants. Car tu es mon refuge, ô Eternel !
Tu fais du Très-Haut ta retraite. Aucun malheur ne t’arrivera, aucun fléau
n’approchera de ta tente. Car il ordonnera à ses anges de te garder dans
toutes tes voies. ” (Psaume 91 : 3-11.) Cependant, à vues humaines, le peuple de Dieu est alors
sur le point, comme les martyrs, de sceller son témoignage de son sang. Il
commencera à craindre que Dieu ne Si les croyants étaient doués d’une vision
surnaturelle, ils pourraient voir des groupes d’anges en faction autour de
ceux qui ont gardé la Parole de la persévérance de Jésus-Christ. C’est
avec la plus vive sympathie que ces anges verront leur détresse et entendront
leurs prières. Ils attendront l’ordre de leur Chef pour les arracher au
danger. Mais l’heure n’aura pas encore sonné. Il faut que le
peuple de Dieu boive la coupe du Seigneur et soit baptisé de son baptême. Ce
retardement si pénible pour lui sera en réalité le meilleur exaucement de ses
prières. En s’efforçant d’attendre avec confiance Les célestes sentinelles, fidèles à leur consigne,
continueront de veiller. Un décret général aura fixé le temps à partir
duquel on pourra mettre à mort les observateurs des commandements, mais leurs
ennemis, en quelques endroits, devançant l’heure, se disposeront à les tuer.
Mais aucun d’eux ne pourra franchir le cercle redoutable des sentinelles placées
autour des fidèles. Quelques-uns de ces derniers seront assaillis au moment où
ils abandonneront les villes et les villages, mais les épées dirigées contre
eux se briseront et tomberont à terre, aussi impuissantes que des fétus de
paille. D’autres seront défendus par des anges ayant revêtu l’aspect de
guerriers. Dans tous les siècles, Dieu a envoyé ses anges au
secours de ses serviteurs. Ces êtres célestes ont joué un rôle actif dans
les affaires humaines. Ils ont paru en vêtements Sous une forme humaine, des anges ont souvent fréquenté
les assemblées des justes, ainsi que celles des méchants — comme à Sodome
— pour prendre note de leurs actions, ou A l’insu des grands de ce monde, des anges ont souvent
pris la parole dans leurs assemblées. Des yeux humains les ont contemplés ;
des oreilles humaines ont écouté Impatients, les saints attendront le signe de la venue de
leur Roi. Quand on demandera aux sentinelles : “ Sentinelle, que dis-tu de la
nuit ? ” leur réponse invariable sera : Pendant que les soldats du Christ feront monter leurs
supplications devant Dieu, le voile qui les sépare de l’invisible semblera se
lever. Le ciel s’illuminera des lueurs du jour éternel, et ces paroles
viendront frapper leurs oreilles comme la mélodie d’un cantique angélique :
“ Tenez bon ! Voici le secours ! ” En puissant conquérant, Jésus-Christ
apportera à ses combattants lassés une couronne immortelle de gloire. De la
porte du ciel entrouverte, il leur dira: “ Je suis avec vous ; ne craignez
point. Je connais toutes vos souffrances. J’ai porté vos douleurs. Vos
ennemis sont vaincus. J’ai combattu pour vous. En mon nom, vous êtes plus que
vainqueurs. ” Le Sauveur nous enverra le secours au moment même où
nous en aurons besoin. Le chemin du
ciel est consacré par l’empreinte de ses pas. Chaque épine qui blesse nos
pieds “ Les rachetés de 1’Eternel retourneront, ils iront à Sion avec chants de triomphe, et
une joie éternelle couronnera leur tête ; l’allégresse et la joie
s’approcheront, la douleur et les gémissements s’enfuiront. C’est moi,
c’est moi qui vous console. Qui es-tu, pour avoir peur de l’homme mortel, et
du fils de l’homme, pareil à l’herbe ?
Et tu oublierais “ C’est pourquoi, écoute ceci, malheureuse, ivre,
mais non de vin ! Ainsi parle ton Seigneur, l’Eterne1, ton Dieu, qui défend
son peuple : Voici, je prends de ta main la coupe d’étourdissement, la coupe
de ma colère ; tu ne la boiras plus ! Je la mettrai dans la main de tes
oppresseurs, qui te disaient : Courbe-toi, et nous passerons ! Tu faisais alors
de ton dos comme une terre, comme une rue pour les passants. ” (Esaïe 51 : 21-23.) Regardant à travers les siècles, Dieu a contemplé la
crise que son peuple devra affronter quand les puissances de la terre se
ligueront contre lui. Captif mené en exil, il aura devant lui soit la
perspective d’être exécuté, soit celle de périr d’inanition. Mais celui
qui a ouvert la mer Rouge manifestera sa grande puissance pour mettre un terme
à sa captivité. “ Ils m’appartiendront, dit l’Eterne1 des armées, au
jour que je prépare ; j’aurai compassion
d’eux comme un homme a compassion de son fils qui le sert. ” (Malachie 3 :
17.) Si le sang des fidèles serviteurs de Jésus-Christ était
répandu à ce moment-là, il ne serait pas, comme celui des martyrs, une
semence de chrétiens. L’humanité endurcie ayant repoussé les appels de la
miséricorde, et ceux-ci ne se faisant plus entendre, leur fidélité ne
servirait pas à faire de nouvelles conquêtes. Si les justes devaient
maintenant encore être tués par leurs ennemis, le prince des ténèbres
triompherait. “ Il me protégera dans son tabernacle au jour du malheur, dit
le psalmiste, il me cachera sous l’abri de sa tente. ” (Psaume 27 : 5.)
Le Sauveur ajoute : “ Va, mon peuple, entre dans ta chambre, et ferme
la porte derrière toi ; cache-toi pour quelques instants, jusqu’à ce que la
colère soit passée. Car voici, 1’Eternel sort de sa demeure, pour punir les
crimes des habitants de la terre. ” (Esaïe 26 : 20, 21.)
Glorieuse sera la délivrance de ceux qui auront patiemment attendu sa
venue, et dont le nom est écrit dans le livre de vie ! |